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La Miséricorde Divine

Saints - Éditorial du Directeur, "L'Osservatore Romano"

26 Avril 2014, 20:30pm

Publié par corbodely

http://www.news.va/fr/news/saints-3

Jamais dans l’histoire de l’Eglise de Rome un de ses évêques n’a proclamé saints deux prédécesseurs si rapprochés dans le temps comme c’est le cas à présent avec la canonisation d’Angelo Giuseppe Roncalli et Karol Wojtyła. Jean XXIII et Jean-Paul II ont sans aucun doute été protagonistes dans la deuxième moitié du XXe siècle de deux pontificats – le premier bref, le second très long, jusqu’au début du nouveau siècle – dont on perçoit dès à présent l’importance, bien avant qu’une juste perspective ne permette une évaluation fondée de cette période.

Toutefois, le sentiment des fidèles – mais également la perception de l’extérieur, même dans des mondes éloignés – a précédé la reconnaissance de l’Eglise, en percevant immédiatement le caractère extraordinaire de ces deux figures de chrétiens, très différents l’un de l’autre. L’un, enraciné dans le catholicisme rural lombard de la fin du XIXe siècle, projeté par sa formation romaine dans des terres lointaines, Pape traditionnel et révolutionnaire; l’autre, fruit mûr et nouveau d’une foi antique et endurcie par les totalitarismes du XXe siècle, premier Evêque de Rome non italien après près d’un demi millénaire.

La sainteté personnelle de Roncalli et de Wojtyła – consacrée par des procédures canoniques commencées par Paul VI et Benoît XVI mais portées à terme par la décision de leur successeur François – revêt toutefois une signification spéciale. C’est en effet la lumière de Vatican II, un demi-siècle après sa conclusion, qui illumine et unit les deux canonisations. Et de façon emblématique, les seules photographies qui représentent ensemble le Pape Jean et le jeune auxiliaire de Cracovie sont celles d’une audience à l’épiscopat polonais précisément la veille du Concile.

Leur sainteté s’inscrit donc dans le contexte de Vatican II: Roncalli le comprit et avec un courage serein, l’ouvrit, Wojtyła le vécut passionnément en tant qu’évêque. Le geste de leur successeur François – premier Evêque de Rome qui a accueilli avec conviction le Concile sans y avoir participé – indique alors non seulement le caractère exemplaire de deux chrétiens devenus Papes, mais également le chemin commun, qu’ils ont tracé, du renouveau et de la sympathie pour les hommes et les femmes de notre temps.

g.m.v.

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